La couche d'ozone se rétablit, mais les incendies de forêt pourraient affecter sa régénération

La couche d’ozone se rétablit, mais les incendies de forêt pourraient affecter sa régénération

La découverte du trou dans la couche d’ozone en 1986 a représenté un changement radical dans le récit environnemental mondial. Les nations du monde entier se sont rassemblées pour lutter contre cette menace, aboutissant à l’adoption du Protocole de Montréal, un traité visant à réduire les émissions de gaz responsables de ce phénomène.

Des décennies plus tard, les recherches nous indiquent que ces efforts donnent d’excellents résultats. La couche d’ozone devrait se reconstituer complètement d’ici quelques décennies seulement. De nouveaux défis sont cependant apparus. On a récemment découvert que incendies de forêt à grande échelle ont de graves conséquences sur la couche d’ozone.

Que vais-je lire dans cet article ?

De l’alarme à la récupération : les progrès du trou d’ozone

Dans les années 1980, une équipe de scientifiques britanniques a fait une découverte en Antarctique qui a stupéfié le monde.: un trou s’était ouvert dans la couche d’ozone. Cette annonce a suscité non seulement l’étonnement mais aussi l’inquiétude, car la couche d’ozone joue un rôle vital dans la protection de la Terre contre les rayons ultraviolets du soleil.

Les recherches ont attribué la responsabilité aux chlorofluorocarbones (CFC), produits chimiques synthétiques couramment utilisés dans aérosols et liquides de refroidissement. Les CFC appauvrissent la couche d’ozone à un rythme alarmant, représentant une menace sérieuse pour la vie sur Terre.

Cette découverte s’est avérée être un appel à l’action. Un an plus tard, 24 pays se sont réunis et ont convenu de réduire leurs niveaux de production de CFC en signant l’accord Protocole de Montréal.

Aujourd’hui, les nouvelles sont plus encourageantes. Comme nous vous le disons dans Cet articlesi les politiques actuelles sont maintenues la couche d’ozone devrait revenir aux niveaux d’avant le trou d’ozone dans environ quatre décennies. Plus précisément, en 2066 en Antarctique, en 2045 dans l’Arctique et en 2040 dans le reste du monde.

« La couche d’ozone devrait revenir aux niveaux d’avant le trou d’ozone dans environ quatre décennies ».

L’effet inattendu des incendies de forêt sur la couche d’ozone

Selon certaines études scientifiques, le nouvelle menace qui pèse actuellement sur la couche d’ozone est fumée provenant d’incendies de forêt à grande échelle.

Selon un nouvelle étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT) publié dans la revue Naturele incendies qui ont ravagé l’Australie en 2019 a provoqué une destruction importante de la couche d’ozone dans l’hémisphère sud.

Il est estimé que ces incendies ont été responsables de la destruction de 3 à 5 % de l’ozone présent dans les latitudes moyennes de l’hémisphère sud (c’est-à-dire sur l’Australie, la Nouvelle-Zélande et certaines parties de l’Afrique et de l’Amérique du Sud).

« Les incendies en Australie en 2019 ont entraîné la destruction de 3 à 5 % de l’ozone présent dans les latitudes moyennes de l’hémisphère sud.« 

De plus, les courants d’air auraient déplacé cette fumée vers l’Antarctique, où le trou dans la couche d’ozone aurait été élargi de 2,5 millions de km2 (10 % de sa taille avant que cela n’arrive). Cette nouvelle découverte suggère que les incendies de forêt pourraient retarder, voire annuler, certains progrès réalisés.

Quelle est la raison pour ça?

Principalement parce que la fumée d’un feu de forêt peut atteindre la stratosphère, la partie de l’atmosphère qui contient la couche d’ozone. Là, les particules émanant des panaches d’incendie peuvent rester en suspension pendant des mois, déclenchant des réactions chimiques conduisant à la dégradation de la couche d’ozone.

« Là où l’acide chlorhydrique s’est déjà accumulé, il est transformé en une molécule plus réactive – le monoxyde de chlore – et c’est ce qui finit par dégrader l’ozone », explique Fernando Valladares, scientifique du CSIC, dans une interview à RTVE. L’acide chlorhydrique présent dans la stratosphère provient de la dégradation des CFC (chlorofluorocarbones présents dans les aérosols) que l’homme émet depuis près d’un siècle.

La découverte du trou dans la couche d’ozone en 1986 a marqué une étape importante dans notre compréhension de l’impact humain sur l’environnement et a conduit à des changements importants dans la politique mondiale. Cette étude récente souligne cependant que les incendies de forêt, intensifié par le changement climatiqueconstituent une nouvelle menace pour la couche d’ozone.

Nous sommes sur la bonne voie vers une reprise complète, mais pour relever les nouveaux défis, il est essentiel de continuer à réduire la consommation de combustibles fossiles, les émissions de gaz à effet de serre et de prévenir les incendies de forêt.

Espérons que cette nouvelle découverte servira à unir les nations comme le faisait à l’époque le Protocole de Montréal et à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour protéger non seulement notre couche d’ozone mais aussi notre maison commune : la planète Terre.

Source:

A lire également