Le président Biden invite Lula à lui rendre visite à Washington

Le président Biden invite Lula à lui rendre visite à Washington

Lula, en compagnie du conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, ce lundi à Brasilia.RICARDO STUCKERT (EFE/RICARDO STUCKERT)

La réunion que le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, et le président élu du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, ont eu ce lundi dans la capitale, Brasilia, a duré deux heures. La réunion, qui a été beaucoup plus longue que prévu initialement, a abordé un large éventail de sujets, dont le Venezuela, la guerre en Ukraine, le changement climatique… De plus, Sullivan a apporté une invitation du président Joe Biden, afin que Lula puisse rencontrez-le visite à Washington. Le Brésilien est enclin, selon l’un de ses plus proches conseillers, à voyager après sa prise de fonction, le 1er janvier, et pas avant comme cela était initialement envisagé.

Après la rencontre avec l’envoyé américain, Lula a tweeté : « Je suis encouragé à parler avec Biden et à approfondir les relations entre nos pays ». Le démocrate a été l’un des premiers dirigeants étrangers à féliciter le gauchiste après sa victoire et le lendemain, ils se sont entretenus par téléphone. Malgré l’intérêt manifesté par les deux parties, tout indique que le voyage à Washington se fera probablement déjà en 2023.

Après avoir assisté au sommet sur le climat et au Portugal, le prochain président du Brésil est plongé dans d’intenses négociations à double sens : avec ses partenaires de la coalition pour concevoir son Cabinet des ministres et avec le Congrès, pour approuver les fonds avec lesquels payer sa grande promesse électorale, tenir le salaire des plus pauvres.

Le principal conseiller de Lula en matière de politique étrangère, l’ancien ministre des Affaires étrangères Celso Amorim, qui était à la rencontre avec les envoyés de la Maison Blanche, a depuis laissé entendre que l’agenda de Lula était trop compliqué dans les presque quatre semaines qui restent jusqu’au début de son troisième mandat. « (Lula) apprécie l’invitation, mais peut-être n’a-t-il pas (le temps) d’être (aux États-Unis) avant de prendre ses fonctions. Mais il pense qu’il pourra partir peu après le début de l’année, déjà en visite officielle en tant que président », a déclaré Amorim, selon G1.

Dans un scénario international marqué par la confrontation croissante entre les États-Unis et la Chine, le Brésil cherche sa place entre les deux. Le géant asiatique a remplacé la première puissance mondiale comme premier partenaire commercial il y a un peu plus d’une décennie.

Sullivan se rend au Brésil en pleine passation de pouvoir entre les équipes de Lula et le président sortant déchu, Jair Bolsonaro, qui reste muet et avec un agenda public minimal, qui comprend pour l’instant surtout des événements militaires. Le conseiller à la sécurité nationale est accompagné lors de son voyage à Brasilia par le conseiller spécial de Biden pour l’Amérique latine, Juan S. González. Les Américains allaient également rencontrer un haut responsable du gouvernement Bolsonaro, le secrétaire aux Affaires stratégiques.

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Selon le récit de la partie brésilienne, Lula et Sullivan ont discuté de diverses questions mais il n’y a pas eu de demandes concrètes. Ils ont abordé la situation au Venezuela, la guerre en Ukraine, le changement climatique, Haïti, la situation de la démocratie…

L’ancien ministre brésilien des Affaires étrangères a raconté que pour les Américains « il est essentiel qu’au Venezuela il y ait une élection qui puisse être considérée comme équitable et ils accepteront le vainqueur », rapporte Reuters. En pleine crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine, les États-Unis ont lancé une opération pour reconstruire les relations avec le gouvernement de Nicolás Maduro. Après un récent échange de détenus, le président américain a autorisé la compagnie pétrolière Chevron à opérer dans le pays sud-américain.

Concernant la guerre en Ukraine, la position de Lula est plus ambiguë que ne le souhaiterait Washington. Le Brésilien, qui a suscité la polémique en accusant Zelensky d’être aussi responsable que Poutine du différend, est partisan de privilégier une solution diplomatique à toute autre possibilité.

Le président élu brésilien et le conseiller à la sécurité nationale se sont prononcés pour une collaboration plus étroite face à l’urgence climatique, mais sans parler de mesures concrètes. Et tandis que le Brésil a demandé à Washington de l’appuyer dans son éternelle demande d’élargissement du Conseil de sécurité à d’autres membres, Biden aimerait que Lula déploie une nouvelle opération en Haïti pour stabiliser le pays et ainsi stopper l’émigration vers le territoire américain.

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