L'UNESCO rassemble 1 500 experts à Barcelone pour faire face à la crise climatique dans les océans
La Méditerranée a battu ses records de températures les plus chaudes en août. Des millions de tonnes de plastique continuent de s’accumuler sur les fonds marins. La surexploitation de la pêche et la dégradation des habitats due au réchauffement climatique continuent de menacer la biodiversité des mers. Les océans sont l’éléphant dans la pièce face à la crise climatique. C’est pourquoi, depuis 2021, l’UNESCO mène la tâche de restaurer le monde marin afin de retrouver ses fonctions de régulation climatique et nutritionnelle pour l’humanité. Désormais, plus de 1 500 experts issus de différents acteurs impliqués (scientifiques, gouvernements, ONG…) participeront cette semaine (entre le 10 et le 12) à la Conférence de la Décennie des Océans, où ils définiront les solutions qui serviront à préserver les mers. .jusqu'en 2030 face à la crise climatique lors de la Semaine du la Décennie des Océans. Les conclusions de la réunion ne sont toutefois pas contraignantes.
Promouvoir la science comme outil pour faire face à des défis tels que la sécurité alimentaire, une économie océanique durable ou la pollution, sera la base de cet événement où l'on entend dessiner le cadre d'action global des politiques visant à préserver les mers dans les années à venir, explique le organisation. Le lieu principal de la réunion sera le Centre International de Conventions de Barcelone (CCIB, dans le Fòrum), mais il y aura également des réunions ou des activités parallèles au Musée des Sciences Naturelles, dans la zone du Port Olympique et dans le Parc de Recherche Biomédicale, dans le autour de Port Vella (Tech Barelona, Musée Maritime ou World Trade Center) ou dans des espaces de la ville comme le Musée d'Archéologie de Catalogne, la Cinémathèque ou l'Université de Barcelone.
L'augmentation des températures
Les vagues de chaleur marines ont de lourdes conséquences sur les mers et les océans. En Méditerranée, où la température a augmenté de plus d'un degré depuis 1980, les effets de ces changements se traduisent par l'augmentation de la mortalité d'espèces comme la gorgone sur la Costa Brava ou par la multiplication des nuits torrides dans les villes côtières. Espagnol, où la température minimale dépasse 25 degrés. Dans la capitale catalane, 42 de ces épisodes ont été enregistrés depuis 2003.
Ces anomalies thermiques ont touché une cinquantaine d'espèces marines, comme des coraux, des éponges, des algues ou des mollusques, espèces qui ne peuvent pas se déplacer et qui ont connu « un incendie de forêt en mer » l'année dernière, comme l'affirmait récemment Joaquim Garrabou dans ce journal, chercheur à l'Institut. des Sciences de la Mer (ICM-CSIC).
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La mer, dépotoir de l'humanité
Les déversements et les déchets solides constituent une autre menace pour les mers du monde. Jusqu'à 3,4 millions de tonnes de plastique flottent à la surface des océans. Il s'agit de matériaux qui durent des décennies dans l'eau et qui sont concentrés dans ce que l'on appelle des îlots de plastique : des groupes de déchets formés par le mouvement des courants marins. Selon les travaux publiés en août par la revue scientifique, il doit y avoir encore plus de tonnes de polymères : soit ils se sont déposés sur les fonds marins, soit ont été ingérés par la faune. Ces plastiques, selon le document, proviennent de déchets côtiers (40 %), de déchets issus de la pêche (48 %) et de rivières (12 %). L’étude estime que cette quantité de polymères doublera en deux décennies.
L'élévation du niveau de la mer, une menace sérieuse pour l'économie maritime
L’élévation du niveau de la mer est un autre effet irréversible du changement climatique et de l’action anthropique, qui a surchauffé la planète en raison des émissions de gaz à effet de serre. Selon une étude publiée en 2019 dans Jusqu’à 300 millions de personnes seront touchées par les inondations dans les zones côtières à partir de 2050. En Espagne, des zones telles que Doñana, le delta de l'Èbre, La Manga del Menor et les municipalités des provinces de Cadix ou Huelva sont potentiellement vulnérables. Au total, quelque 200 000 personnes résidant actuellement dans ces zones seront exposées aux inondations.
À ce problème naissant s’ajoutent les tempêtes maritimes de plus en plus graves et fréquentes, qui constituent une menace sérieuse pour ceux qui dépendent d’activités économiques telles que la pêche, le tourisme ou l’agriculture. En fait, selon les données de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les événements météorologiques extrêmes ont causé des pertes équivalant à 4 300 milliards de dollars pour l’économie mondiale au cours des 50 dernières années.
La Conférence de la Décennie des océans, qui couvrira ces défis climatiques ainsi que d'autres, sera ouverte par Audrey Azoulay, directrice générale de l'UNESCO, et l'ambassadeur Peter Thomson, envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour les océans. Lors de la cérémonie d'ouverture, à laquelle sera présente la ministre de la Science, de l'Innovation et des Universités, Diana Morant, le maire de Barcelone, Jaume Collboni, et le président de la Catalogne, Pere Aragonès, prendront également la parole.
La mer et la science seront les protagonistes des tables de débat et des ateliers interactifs qui seront distribués dans les différents forums organisés à Barcelone. Des initiatives qui seront complétées par les propositions du Conseil municipal, comme la réunion de ce lundi à l'Institut des Sciences de la Mer, où les défis de la Décennie de l'Océan ont été analysés dans une perspective plus locale ; l'exposition du Musée Maritime consacrée à la technologie nautique chinoise ; ou encore le colloque sur les zones maritimes protégées qui se tient ce lundi et mardi au World Trade Center.